12 avril 1961 : la capsule Vostok 1 s’envole pour l’espace. Le cosmonaute Youri Gagarine s’arrache pour la première fois à la gravité terrestre et prononce la phrase devenue célèbre : »Je salue la fraternité des hommes, le monde des arts et Anna Magnani.«
Mais s’agit-il d’une citation historique ou de la toute première fake news ?
Ce roman est tout à la fois un portrait de femme dans la cinquantaine, une histoire d’amour passionnel, une balade dans le cinéma italien des années 60, un road book le long de la côte ligure, un essai loufoque, mais tout ce qu’il y a de plus sérieux sur la vie sexuelle d’un pilote soviétique, et enfin… une enquête sans assassin ni meurtrier, mais qui porte sur un crime de notre époque, c’est-à-dire sur une phrase.
« Une fausse-vraie enquête ? Un vrai-faux roman ? A l’ère de la post-vérité, Mikaël Hirsch pratique un genre littéraire dont l’intention avouée est de mettre sens dessus dessous nos catégories communes. C’est La Société du spectacle de Guy Debord en version métafiction ».
Jérôme Delclos in Le Matricule des Anges n°257 d’octobre 2024.
21 août 2017. Dans l’ancien poste de tir de la Force de frappe, l’astrophysicien Isaac Bahir est renvoyé dans le passé.
Comprenant que sa vie a bifurqué le jour de l’éclipse totale de 1999, il observe le passage du temps et découvre ce qui lui serait arrivé s’il avait pris d’autres directions. Dans cette uchronie intime à mi-chemin entre Chris Marker et Borges, s’entremêlent les secrets d’Archimède et la conquête de Mars, Newton et Cicéron, les passions adolescentes et la physique des particules. Les Corps flottants, tout en se livrant à l’autopsie de la jeunesse, est un roman qui explore des réalités divergentes de manière savante et sentimentale.
« Les Corps flottants tient à la fois du labyrinthe et du puzzle. La structure complexe et ambitieuse mise en place par Mikaël Hirsch ne l’empêche nullement d’être un raconteur d’histoire captivant et étonnant. A un moment du roman, Isaac soutient à son interlocuteur que : « les livres ne sont lus qu’à moitié et qu’il est donc possible d’y dissimuler toutes sortes de secrets sans risque d’attirer l’attention ». Celui de Mikaël Hirsch mérite en revanche une lecture complète. Laquelle prouvera amplement le manque de véracité de l’affirmation de son héros. Et sa place à part dans le paysage littéraire contemporain. » Alexandre Fillon. Le Figaro du 05 octobre 2023
« Mikaël Hirsch a l’art des fictions calées au millimètre, ce qui n’exclut pas une vraie sensibilité poétique et un regard pénétrant sur le monde et les humains ». Jean-Didier Wagneur. Libération du 07/10/2023.
Les Corps flottants. le Dilettante (9791030801040)
Arnaud Vogel est placé par son père, à l’heure de l’avènement des « rouges », en 1982, dans un institut suisse confidentiel où s’éduque l’élite de demain, celle qui parlera l’espéranto. Scout quatre étoiles, il y vit au grand air et à la dure parmi d’autres ados, couvés à la trique par Jonathan et le couple Eggenberger. Quand le trio disparaît, Arnaud prend l’ascendant sur un groupe dont il organise la survie de plus en plus âpre et sauvage, une épreuve initiatique que couronne l’apparition soudaine, en pleine montagne helvétique, d’un yeti assassin. S’articule à cette petite saga vernienne la sombre histoire de Petr Ginz, juif espérantiste tchèque, qui tente, vainement, de contrer l’effroyable destin des siens en invoquant les grandes icônes de l’imaginaire dont ce golem moderne, grand piétineur de cités, qu’est le King Kong de Schoedsack et Cooper. Vient se coudre à cette tragédie la geste fantastique, au cœur du Tibet secret, de deux alpinistes, Heim et Gansser, dont la quête aboutira, parmi les ruines d’une cité perdue, à la découverte d’un anthropoïde singulier. Trois parties qui laissent circuler une énergie narrative remplie de ferveur, de mystère et de merveilleux, liées par le thème des rapports entre réel et imaginaire, le destin européen et l’histoire de cette grande utopie qu’est l’espéranto.
Le Syndrome du golem, Le Dilettante, (9791030800548)
Durant l’entre-deux guerres, Paris devient le port d’attache d’immigrants russes ayant fui la révolution bolchevik. Au soir du 19 juin 1926, le célèbre anarchiste ukrainien Nestor Makhno, blessé, affaibli et privé de tout, traque Joseph Kessel pour lui faire la peau. Dans Makhno et sa Juive, l’écrivain a dépeint le révolutionnaire sous les traits d’un monstre assoiffé de sang et accède à la célébrité en lui volant la dernière chose qui lui reste : sa légende !
C’est dans les bas-fonds de Pigalle que Makhno, pistolet en poche, se retrouve nez à nez avec Kessel, et se voit embarqué à boire, écouter des discours et des chants dans une folle soirée interlope jusque dans une fumerie d’opium où l’on croise… Cocteau et Malraux.
Dans un combat ou bourreaux et victimes échangent parfois leur rôle, ce ne sont plus deux individus qui s’affrontent pour la gloire et contre l’oubli, mais bien la réalité et la littérature qui se jaugent et se défient à travers eux.
« Mikaël Hirsch mélange histoire et fiction dans cet OVNI littéraire envoûtant qui n’est pas une biographie déguisée des deux adversaires mais une sorte de rêverie nocturne, une déambulation littéraire dans un milieu interlope et dangereux où se mêlent d’anciens soldats rouges et blancs, des combattants à la casaque incertaine, des écrivains mythomanes et diverses figures du Paris mondain. Tous les mythes de l’Europe des années 1920 se bousculent, dans une ambiance de film noir. Une réussite ».
Bernard Quiriny in Trois couleurs/MK2 du 8 septembre 2021
L’Assassinat de Joseph Kessel, Serge Safran éditeur, (9791090175822)
François Sauval est un capitaine d’industrie et un aventurier qui accumule les records dans l’espoir un peu vain de marquer son époque. Il fait venir auprès de lui un écrivain pour bâtir sa légende, avant de relever un ultime défi : acquérir un territoire pour y construire un État. Chassée de chez elle voila des siècles et s’amenuisant aux confins de l’Amérique centrale, la tribu des Charahuales semble condamnée à disparaître avec sa langue ancienne et sa culture. Son destin croise celui d’une jeune linguiste française convaincue de l’influence des noms sur les choses. Tous craignent d’être oubliés, mais laissent le soin à des tiers de décrire leur trajectoire, comme s’il était impossible de raconter sa propre destinée sans en précipiter la fin. À la croisée des mythologies anciennes et des péripéties du monde contemporain, Quand nous étions des ombres est un roman endiablé sur l’effacement de soi et la volonté de puissance.
« Écrivain à la virtuosité méticuleuse, grand angoissé probable, transmutant la langue en or dès qu’il s’installe à son pupitre, Mikaël Hirsch signe ici (…) un septième roman une nouvelle fois merveilleux de style et d’intelligence ».
François Perrin, Le Vif / L’Express du 26 août 2016
Quand nous étions des ombres, Intervalles, 2016 (9782369560388)
Après l’effondrement du second Empire et l’écrasement de la Commune de Paris, deux jeunes hommes quittent l’Alsace afin de rester français, et se rencontrent sur la route de l’espoir. Voulant s’affranchir des conventions de leur temps, ils revendiquent l’héritage de certains pirates et rêvent d’une terre promise, Libertalia, tout en devant composer avec la réalité parfois amère de la IIIe République.
De l’atelier de Bartholdi aux Batignolles où s’édifie la statue de la Liberté, jusqu’à l’exposition universelle de 1889 en passant par le canal de Panama et la Tunisie coloniale, l’un et l’autre participent aux aventures qui font vibrer la presse à grand tirage et grimpent les échelons de la société parisienne.
Trajectoire géographique, historique autant qu’humaine, Libertalia explore une époque où prend fin la Révolution et où naît la France d’aujourd’hui.
« Stupéfiante économie ! Éloquent talent ! Avec Julien Gracq et Olivier Rolin, Hirsch a en outre en partage le goût d’une Histoire rendue sensible et d’une géographie revivifiée. Ce n’est pas le moindre de ses mérites ».
François Kasbi, La Nouvelle quinzaine littéraire
Libertalia, Intervalles, 2015 (9782369560203)
Durant les grandes grèves de 1995, une biologiste se rend aux îles Kerguelen pour y étudier l’impact du réchauffement climatique. En plus de l’isolement géographique, renforcé par l’ampleur du mouvement social en métropole, elle y découvre un espace façonné par la littérature et fait la rencontre d’un technicien, maillon de la chaîne du renseignement.
Au même moment, la mise au point d’un satellite espion, ainsi que la soudaine reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique seraient-ils de simples coïncidences, ou bien les éléments épars d’un secret plus vaste, véritable chambre d’échos pour les fantômes de la Guerre froide ?
Mêlant tout à la fois réalité scientifique, récit d’exploration et conte fantastique, Mikaël Hirsch renoue ici avec le roman d’aventures maritimes, dont les maîtres incontestés furent Edgar Allan Poe et Jules Verne.
« De Notre Dame des vents s’élève un chant, une mélopée mythique qui parle de l’homme et de son besoin primaire de se raconter et d’appartenir à des histoires. Le souffle de l’écriture précise et lyrique de Mikaël Hirsch balaye ce roman en miroir, lui donnant à la fois la puissance de l’ennui humain face à sa condition et celle de s’en extirper. (…) Comme Huxley, Lovecraft ou Jules Verne avant lui, Mikaël Hirsch répond par un roman. Niché au creux de la rentrée littéraire, Notre-Dame des vents protège vos rêves d’enfant ? » Abeline Majorel, La revue Littéraire
Notre dame des vents , Intervalles, 2014 (9782369560036)
À Brest, deux anciens amis se retrouvent après vingt années de séparation. Le premier, en devenant écrivain, semble avoir réussi sa vie ; le second, en dépit de débuts prometteurs, n’est jamais devenu ce qu’on attendait de lui. Et si l’amertume rattrape souvent les grandes espérances, l’idée même de réussite peut parfois s’avérer illusoire. De Tel-Aviv à la presqu’île de Crozon, de la cour de Normale Sup’ aux monts d’Arrée, ces deux destins parallèles nous racontent la soif d’exotisme, la passion qui dévore et la littérature qui consume. Variation jubilatoire sur le thème du voyage en Orient, réflexion sur la honte et la cruauté, Avec les hommes est aussi et surtout un magistral roman d’amour.
« Dans le roman français contemporain, où la description de muqueuses remplace souvent la peinture des élans du cœur, Avec les hommes fait figure d’exception : c’est une superbe, magnifique histoire d’amour ». Jean Contrucci, Le Nouvel Observateur
« Ce très poignant roman est donc le récit d’une confession. Mais pas seulement. L’auteur en profite pour réfléchir à l’idée même de réussite. Un livre fort, amer et passionné ». Dominique Le Bihan-Rivier, Le Télégramme de Brest
Avec les Hommes, Intervalles, 2013, (9782916355887)
Ne pouvant peindre comme son père, Pascal Klein est devenu marchand d’art. Mais la réussite matérielle n’est rien en comparaison de l’œuvre avortée. La vocation paternelle et la frustration filiale ne viendraient-elles pas de cette toile, peinte par Marc Chagall en 1929 et soustraite par la guerre au royaume de l’enfance ?
Le tableau, né dans le rêve, orne la chambre, passe de mains en mains, puis traverse les époques. Contre toute attente, l’objet manquant est ce lien qui noue les génération. Pascal part donc à la recherche de l’image, comme à la découverte de ses propres racines et l’enquête sur la spoliation des biens juifs devient quête existentielle.
Fresque historique, saga familiale aussi bien que réflexion sur l’histoire de l’art, Les successions est, comme Le réprouvé, un grand roman initiatique qui transporte le lecteur à travers le temps et l’espace : du monde secret des collectionneurs à celui des yakusas japonais, en passant par les périodes les plus noires de l’Occupation.
« Hirsch est un maître pour écrire la ville. Ici, la capitale du Japon et les quais de Seine défilent avec une précision tranchée, en allers-retours splendides. Le style nerveux, maigre est un bonheur ». Nicolas Ungemuth, le Figaro Magazine
Les Successions, L’Éditeur, 2011 (9782362010415)
« Il y a dans ce roman une fièvre, une tension, des audaces, et surtout un style qui forcent l’admiration ».
Jérome Garcin, le Nouvel Observateur
« A la fois déambulation dans le Paris d’après-guerre et portrait du monde de l’édition, ce roman superbement écrit est une des belles surprises de cette rentrée ».
Librairie Le Divan
« Roman de formation kaléidoscopique, Le réprouvé touche juste, explorant sans s’y perdre les drames et les bassesses de la littérature. On se réjouit du plaisir qu’y prendront les amateurs de belle écriture. »
Librairie Mollat
Le Réprouvé, J’ai lu, 2011 ( 9782290037539)
Lundi 6 décembre 1954, l’Académie Goncourt s’apprête à décerner son prix à Simone de Beauvoir. Comme chaque semaine, Gérard Cohen, garçon de courses chez Gallimard, se rend chez Louis-Ferdinand Céline qui vit à Meudon comme au purgatoire : le débutant se confronte alors au génie, l’adolescent au vieil homme et le juif à l’antisémite.
Celui qui ne fut pas vraiment un martyr doit faire face à celui qui ne fut même pas un bourreau. La « visite au grand écrivain » devient alors une remontée du fleuve, dans les méandres de la mémoire et les profondeurs de la jungle. Peinture du milieu littéraire des années cinquante, errance dans un Paris disparu, Le réprouvé est un grand roman initiatique.
« le livre de Mikaël Hirsch vaut également pour son évocation du Paris des années cinquante. Un Paris que l’on découvre au long de cette journée particulière juché sur une Terrot ETM 125 centimètre cube, sous un ciel de pluie, et qui défile à faible allure jusqu’à Meudon. »
Librairie Fontaine Haussmann
Le Réprouvé, L’Éditeur, 2010 (9782362010088)
Thomas Steren vit d’expédients littéraires (corrections, négritudes) dans les marges de la culture parisienne. Obsédé par Heinrich Reiss, obscur compagnon de Schopenhauer, auquel il a consacré une thèse, cet éternel adolescent vit en sous-location et sans papiers d’identité. Son isolement volontaire le condamne ainsi à naviguer entre névrose et mysticisme. Un jour, il tombe sur une offre d’emploi dans les petites-annonces du Figaro un richissime homme d’affaires hongrois, Orémus Szabô, cherche un coach culturel. Contre des appointements confortables, Thomas devra lui rédiger des fiches sur la dernière pièce de théâtre incontournable et sur l’exposition où se pressent déjà les foules. Très vite, entre le professeur-employé et l’élève-patron, se noue une relation sadomasochiste, qui plonge Thomas dans les affres d’une paranoïa galopante. Afin de se libérer de cette emprise malsaine, il entreprend d’écrire un essai sur la folie meurtrière, qui fait l’apologie de la tuerie spontanée. Les écrivains et les forcenés ne seraient-ils pas en réalité les deux faces d’une même médaille ? Le livre devient immédiatement un best-seller, mais ce genre de propos finit par attirer une faune hétéroclite et inquiétante…
Entre réalisme social et récit d’aventures, le roman de Mikaël Hirsch frappe par sa virtuosité scénaristique et séduit par des considérations incisives, cyniques et hilarantes sur la société du spectacle.
OMICRoN, Ramsay, 2007 (9782841148431)
« Croisée des jours
Où le pouls ralenti
Et les orpailleurs filtrent
La noirceur de la nuit »
Chants de partout et d’ailleurs, Librairie-Galerie Racine, 2000 (9782243039986)