J’ai passé de longues heures à regarder la ville dormir à moitié, faire semblant comme un enfant qui ne veut pas tout à fait s’abandonner. Je ne me couche plus assez tard désormais et ignore tout à fait si les programmes reprennent toujours à 9H30. La possession de la nuit, ce sentiment d’intimité avec la pénombre est un privilège de la jeunesse. Maintenant, la nuit n’est plus qu’un tunnel que je traverse les yeux fermés. Je regrette un peu l’insomnie, sa solitude rêvée, la musique hypnotique, le bal comateux des voitures et les lueurs qui vibrionnent au loin, dans les turbulences de l’horizon échaudé. Peut-on encore voyager au bout de quelque chose, à présent ?
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